Autoradio c'est une idée qui m'a trottée dans la tête pendant plus d'un an avant de devenir réalité. C'est l'onglet "Bio" alors je vais vous raconter une histoire.

Tout a commencé un soir de 2015. J'étais en vacances à Marseille chez des ami.e.s qui participaient à feu l'émission littéraire HyperSoupe. Accompagnée de trois merveilleu.ses.x lyonnais.es, aussi en vacances au même moment, nous sommes allés rejoindre les potes à Radio Galère pour assister à leur émission. Ce jour-là, l'émission suivante, Dataplex, ne pouvait avoir lieu et un créneau d'une heure était libre à la suite d'HyperSoupe. Comme on buvait des bières en parlant finesse et philosophie, le Petit Prince du Mal eût une idée lumineuse: occuper l'heure d'antenne en passant des morceaux qui parlent d'alcool. Ayant déjà dans un coin de mon ordi un projet avorté de compilation de morceaux sur la bière, ma culture musicale était nécessaire à l'accomplissement de ce projet diabolique. Ce fût donc avec grand plaisir que nous passâmes les Trois Huit et Hors Contrôle sur l'antenne de Radio galère, non sans finir par un morceau de Minor Threat en guise de message de prévention. La graine était dans le coton humide.

Petit à petit, j'ai pensé à ces projets de compil qui pourraient se transformer en  playlist d'émission de radio. J'ai eu un téléphone intelligent dont une des rares fonctions que j'ai comprise était celle du bloc notes. J'ai donc commencé un petit document avec des idées de thèmes et leurs morceaux associés. A un moment donné, j'ai réalisé que j'étais capable de tenir plusieurs émissions. 

Je vous passe les détails de l'obtention du créneau sur Radio Galère, mais ça m'a pris 8 mois. Je veux continuer à profiter des joies de ce petit milieu anarcho-diy où on peut vraiment faire ce dont on rêve, avec quelques potes et deux bouts de ficelle. Je veux continuer à porter le message de Flo Mekouy que si je peux le faire, toi aussi, parce que franchement je suis pas une pro avec un QI de ouf. Pour l'émission de musique ça veut dire que c'est pas obligé d'être super calé dans un style musical pour en parler; que oui j'assume que mes goûts vont de No Hope for the Kids à Rihanna, de Boy George à Noir Boy George, et que je suis sûre de pas être la seule.

Je n'ai pas écouté de punk quand j'étais ado, j'étais fan de Jim Morrison et des Doors. Et de X-files. Ma meilleure pote et sa mère rêvaient de soleil, alors on écoutait Les Négresses Vertes et l'Orchestre National de Barbès. L'ex de sa mère était un rockeur qui s'était inquiété de la culture musicale de cet ado merveilleuse en lui gravant des CD du Velvet Underground & Nico et de Bashung. A cette époque à La Rochelle, existait encore La Casamance, un bar à concert dans un coin du quartier du marché. Mon premier concert là bas, c'était Double Nelson un dimanche soir, et je ne me rappelle pas avoir payé d'entrée. J'avais 15 ans. C'était un endroit où même au milieu d'une foule, le patron réperait que tu allais tomber dans les pommes et te faisait passer un verre d'eau sucrée. Bref, j'ai passé des moments précieux là bas, avec la musique et ma première deuxième famille, celle où on se choisit. L'autre pendant de mon éducation musicale c'est mon premier amoureux. On avait un ami qui voulait écrire un livre qui s'appellerait "Né 40 ans trop tard", parce qu'on était des gros hippies. Je lui ai fait écouter les Doors et le Velvet Underground, il m'a fait écouter Led Zeppelin et Jefferson Airplane. C'est lui qui m'a mis une guitare dans les mains en me donnant les accords de Walk on the wild side et d'Heroin de Lou Reed. Et après il y a eu les amoureux suivants, le fan de rock progressif et psychédelique, le fan de Depeche Mode et son groupe de métal électro dont je ne retrouve pas d'enregistrements. Jusqu'à Clive qui m'a fait mon diagnostic punk en me faisant écouter une playlist et en me faisant dire j'aime, j'aime pas.

Bref, une culture musicale, c'est une histoire personnelle, avec des rencontres, des émotions. Y'en a pas une qui vaut mieux qu'une autre. Mais j'ai bien envie que cette émission retrace ses liens là. Un peu comme dans ce film, High Fidelity, où le disquaire en pleine rupture amoureuse re-range ses vinyles par ordre autobiographique. J'ai envie de repasser toutes ces époques de ma vie musicale, mais par ordre thématique.

J'espère que ça vous plaira.